Une coalition de “droite à gauche, sans les extrêmes”, le scénario de plus en plus plausible 

10 juillet, 2024 / Entrevue

Avec 182 députés issus du Nouveau Front Populaire, 168 du camp présidentiel, 142 du Rassemblement National et 46 des Républicains, aucune majorité concrète ne s’est dégagée à l’issue des élections. Vient alors le temps des tractages politiques pour dégager une forme de coalition afin de pouvoir gouverner. Le spectre d’une alliance transpartisane, allant de la gauche à la droite sans inclure le RN et LFI semble être la probabilité qui se dégage le plus. Déjà plébiscitée par Yaël Braun-Pivet, députée macroniste et ex-présidente de l’Assemblée Nationale, ou encore Aurore Bergé, réélue également sous la bannière présidentielle, elle semble en séduire d’autres petit à petit. Raphaël Glucksmann, leader du parti Place Publique et député européen, estimait ce matin dans une interview à L’Obs qu’il va falloir “discuter avec des gens qu’on a combattus, sans se renier”. On ne peut pas “gouverner avec des décrets et des 49.3”, précise-t-il dans une pique à Jean-Luc Mélenchon qui avait annoncé sa volonté de faire passer l’abrogation de la réforme des retraites ou l’augmentation du SMIC par décrets. “La gauche doit avoir le pouvoir d’initiative, mais le faire fructifier par des discussions avec les autres élus. […] Si on est fermé, sectaire, si on ne discute avec personne d’autre que nous-mêmes, on commettra une faute démocratique et une erreur stratégique totale.” Carole Delga, figure de gauche et patronne de la région Occitanie s’est également prononcée pour une initiative de ce type ce matin sur TF1. “C’est indispensable pour avoir une majorité.” “Nous sommes plusieurs socialistes et élus de gauche qui sont réalistes sur la nécessité de transformer le pays.[…] On doit mettre en œuvre un programme, des actions de justice sociale et il faut avoir une majorité.”

De l’autre côté, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture tend également la main à la “droite républicaine” et la “gauche responsable”. “Chaque bloc doit mettre de l’eau dans son vin” insiste-t-elle. 

Marie-E Desmaisons