Fidèle à sa ligne ni-ni, Edouard Philippe votera PCF au second tour
Dans la cacophonie des consignes de vote au cœur du camp présidentiel, le maire du Havre est resté fidèle à la ligne directrice qu’il défend depuis le début du scrutin : ni RN ni LFI. Dans sa circonscription de Seine-Maritime, le second tour opposera Jean-Paul Lecoq, député communiste sortant investi par le Nouveau Front Populaire (arrivé en tête au premier tour avec 42,82% des voix) à la candidate Rassemblement Nationale Isabelle Le Coz (31,32%). Il votera donc son opposant historique du PCF.
Hier, à la marge d’un déplacement en soutien à Olivia Grégoire, ministre des entreprises et candidate à Paris, Edouard Philippe a expliqué à la presse qu’il voterait “pour un communiste dimanche prochain. Sans hésiter, car je préfère un élu avec lequel j’ai des désaccords, mais avec qui je peux travailler, qu’un candidat avec qui j’ai des désaccords de nature”. S’il vote pour le Nouveau Front Populaire, Edouard Philippe a redit sa méfiance envers LFI : “J’ai du mal à dire qu’on peut faire un front républicain (…) avec un parti présidé par M. Mélenchon, qui me paraît très en dehors d’un certain nombre de règles démocratiques et qui accepte en son sein (…) des gens qui jouent avec tous les codes de l’antisémitisme, qui proposent de tout conflictualiser en dehors du débat démocratique.”
Si la ligne semble claire et tenue pour l’ancien premier ministre, ce n’est pas le cas pour tous ses candidats. Dans la 4e circonscription de Seine-Maritime, son candidat Horizon Laurent Bonnaterre, arrivé en troisième position au premier tour, s’est retiré au profit de l’insoumise Alma Dufour, afin de faire barrage au candidat RN arrivé en tête. “J’ai échangé à deux reprises avec Edouard Philippe qui m’a fait confiance et m’a assuré que ma décision serait la bonne” a justifié le candidat.
Face aux critiques, Edouard Philippe assure ne pas renoncer à ses idées juste “parce qu’elles ne plaisent pas à tous”. Pour rappel, il avait estimé le soir du premier tour “qu’aucune voix ne devait se porter sur le Rassemblement National ni sur La France Insoumise”, s’attirant les foudres des représentants de gauche qui l’avaient accusé de “briser le front républicain contre l’extrême droite”.
Marie-E Desmaisons