Le Fact Check d’Entrevue : Gabriel Attal a-t-il raison de dire que Mélenchon serait Premier ministre en cas de victoire de la gauche ?

24 juin, 2024 / Entrevue

Déclaration : « Jean-Luc Mélenchon, c’est très clair, serait le Premier ministre de la France si la coalition NUPES qu’il dirige venait à gagner. Je l’invite à débattre plutôt que d’envoyer un de ses porte-parole. »

Vérification des faits :
Gabriel Attal affirme que Jean-Luc Mélenchon serait le Premier ministre si la coalition de gauche remportait les élections législatives. Cependant, cette déclaration ne reflète pas la réalité de la situation actuelle au sein du Nouveau Front Populaire (NFP), la coalition de gauche.

  1. Absence d’accord sur le Premier ministre dans le NFP : Contrairement à ce que laisse entendre Gabriel Attal, il n’y a pas d’accord au sein du NFP désignant Jean-Luc Mélenchon comme futur Premier ministre en cas de victoire. Fabien Roussel l’a d’ailleurs rappelé ce dimanche :

Les discussions sur la nomination du Premier ministre n’ont pas encore abouti à un consensus, et aucune personnalité spécifique n’a été officiellement annoncée pour ce poste.

  1. Utilisation délibérée de « NUPES » au lieu de « NFP » : Attal utilise le terme « NUPES » au lieu de « NFP » pour insinuer que La France Insoumise (LFI) et Mélenchon dominent toujours la coalition de gauche. Cela ne reflète pas la dynamique actuelle, car le NFP représente une nouvelle alliance avec un équilibre de pouvoir différent en défaveur de LFI (en terme d’investitures et de partage des rôles. Cette distinction est essentielle, car elle modifie la perception publique du rapport de force au sein de la coalition.
  2. Plusieurs candidats potentiels au sein du NFP : Il existe plusieurs candidats potentiels au sein du NFP pour le poste de Premier ministre. Des figures telles que François Ruffin (Picardie Debout), Clémentine Autain (Ensemble), Boris Vallaud (PS) sont également considérées comme des prétendants sérieux. De plus, le processus de désignation du Premier ministre implique des discussions et des négociations parmi les députés élus après les élections.
  3. Position fragilisée au sein de LFI : Même au sein de LFI, il n’y a pas d’unanimité pour nommer Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre. Les récentes « purges » et frondeurs montrent que Mélenchon ne fait plus l’unanimité au sein de son propre mouvement. L Cela affaiblit encore plus l’idée qu’il serait automatiquement choisi comme Premier ministre.
  4. Stratégie électorale de Gabriel Attal : Il est probable que Gabriel Attal utilise la figure de Jean-Luc Mélenchon pour effrayer les électeurs et les décourager de voter pour le NFP. En présentant Mélenchon comme une certitude pour le poste de Premier ministre, Attal vise à mobiliser l’électorat contre la coalition de gauche en jouant sur les craintes et les perceptions négatives associées à Mélenchon.

Conclusion : Gabriel Attal a tort de déclarer que Jean-Luc Mélenchon serait automatiquement Premier ministre en cas de victoire de la gauche. Il n’y a pas de consensus au sein du NFP à ce sujet, et la coalition a plusieurs autres candidats potentiels. La déclaration d’Attal semble être une stratégie pour influencer l’électorat en utilisant la figure de Mélenchon comme repoussoir.

Hector M.