“Pour le bien de la gauche, Jean-Luc Mélenchon doit renoncer à Matignon” : Libération lâche le leader insoumis

23 juin, 2024 / Entrevue

L’éditorialiste de Libération Thomas Legrand vient de publier ce dimanche 23 juin un article dans lequel il invite le Nouveau Front populaire à renoncer à l’idée selon laquelle Jean-Luc Mélenchon deviendrait le locataire de l’Hôtel Matignon.

Jean-Luc Mélenchon est à la tête d’un mouvement divisé, avec un noyau très dur regroupé autour de lui via une organisation verrouillée. Pourtant, c’est François Ruffin, devenu leader d’une opposition interne, informelle et de fait, qui est le vrai inspirateur du sursaut de cette gauche post-dissolution” écrit-il.

François Ruffin : un prétendant plus légitime

Pour lui, l’homme fort de la gauche post-dissolution qui devrait être le prétendant au poste de Premier ministre, c’est François Ruffin : “Si Mélenchon avait utilisé la formule en 2018, ses prises de parole qui ont suivi l’annonce de la dissolution ne faisaient pas référence à cette stratégie d’union de la gauche jusqu’au Parti socialiste. C’est donc Ruffin qui, en ressortant ce vieux drapeau, souligne efficacement la spécificité de la gauche dans ce moment grave que le pays traverse : la gauche seule peut s’appuyer sur son passé” 

L’hypothèse Glucksmann écartée

L’éditorialiste écarte également l’hypothèse d’un Glucksmann à Matignon : “Et que devient Raphaël Glucksmann ? L’homme qui a réveillé la gauche par sa campagne victorieuse lors des européennes et que les sondages placent largement en tête des Premiers ministres potentiels préférés des électeurs de gauche ? Lui aussi, très présent auprès des candidats, est éclipsé dans tous les discours des leaders macronistes ou d’extrême droite. Quand il est invité dans les médias, il refuse, en toute logique démocratique, de se proposer pour Matignon

Au fond, l’éditorialiste termine son papier en homme de gauche apeuré par la potentielle arrivée du Rassemblement national au pouvoir mais aussi par l’arrivée d’une extrême-gauche et de ses déboires. “Il serait de bonne politique, si toutefois les responsables du NFP veulent s’assurer de bons reports de voix entre les deux tours et empêcher le RN d’avoir la majorité absolue, de faire savoir, que en tout état de cause et sans exclure aucun parti pour Matignon, non Jean-Luc Mélenchon, ne sera pas le Premier ministre le 8 juillet” conclue-t-il dans Libération.

Caspian de Ronchères