Marine le Pen défend l’expression « va à la niche » et nie toute connotation raciste

23 juin, 2024 / Entrevue

Le reportage d’Envoyé spécial diffusé jeudi soir sur France 2 continue de provoquer des réactions au sein de la classe politique. Ce reportage, filmé à Montargis (Loiret), en vue des élections législatives, a mis en lumière une situation de voisinage tendue impliquant des sympathisants du Rassemblement National (RN).

La réaction de Marine Le Pen

Dans une interview publiée le samedi 22 juin dans La Voix du Nord, Marine Le Pen, candidate RN dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, a défendu les propos tenus par un couple blanc de sympathisants RN envers leur voisine, une aide-soignante noire, Divine Kinkela. Le couple avait utilisé l’expression « va à la niche », ce que Marine Le Pen ne considère pas comme raciste. Elle critique le reportage d’Envoyé spécial, qualifiant l’émission de « ultra-politisée à l’extrême gauche » et reproche aux médias de ne pas signaler que Divine Kinkela est, selon elle, une militante communiste avec des convictions suprémacistes panafricaines.

Conflit de voisinage ou racisme ?

Marine Le Pen poursuit en affirmant que « la question est de savoir si ‘va dans ta niche’ n’est pas une expression populaire de gens qui se détestent ». Elle souligne que l’interprétation de ces propos comme étant racistes est liée à la couleur de peau de la victime, ce qu’elle trouve scandaleux. Elle conclut en accusant le reportage d’orienter l’opinion pour faire croire que l’arrivée au pouvoir du RN entraînerait des comportements racistes.

Les faits relatés dans le reportage

Le reportage montre Divine Kinkela, vivant en France depuis 30 ans, subissant des injures de la part de ses voisins. L’homme du couple accuse « les Mustapha, les tout ce que vous voulez » de « ne pas respecter les coutumes de la France ». Sa compagne, dont le visage est flouté, prend à partie l’aide-soignante en lui disant : « On fait ce qu’on veut, on est chez nous. Va à la niche ! ».

Réactions judiciaires et politiques

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a demandé un rapport pour obtenir la suspension de cette dame, fonctionnaire du tribunal de Montargis. Le parquet de Montargis a également annoncé s’être saisi de ces faits, qualifiant les paroles et comportements observés comme pouvant revêtir des qualifications pénales d’injures publiques et non publiques à caractère racial, provocation publique à la discrimination et violence sans incapacité à caractère racial.