Cannes 2024 – Interview de Greta Gerwig, présidente du jury: « Enfant, ma mère ne voulait pas que je joue avec Barbie! »
Greta Gerwig est devenue la première femme réalisatrice à franchir la barre du milliard de dollars de recettes grâce à son film Barbie, véritable phénomène mondial sorti en juillet 2023. Un succès qui lui vaut d’être la présidente du jury du Festival de Cannes 2024, qui s’ouvre ce mardi 14 mai. L’occasion pour elle de nous parler du long-métrage qui a changé sa vie et de nous révéler ce qui la fait vibrer dans un film, dans une interview à retrouver dans le nouveau numéro d’Entrevue, actuellement en vente. Un indice pour la prochaine Palme d’or ? Réponse le 25 mai…
Vous êtes la première réalisatrice américaine présidente du jury du Festival de Cannes. Tout cela est parti de Barbie, qui a été un carton mondial. Qu’est-ce que Barbie a signifié pour vous dans votre jeunesse ?
J’adorais Barbie, j’étais intriguée par cette poupée, mais ma mère n’était pas fan. Quand j’étais enfant, ma mère ne voulait pas que je joue avec Barbie ! Je devais me contenter des poupées usagées que me donnaient mes copines… Et puis un jour, Bethany Wheeler, une fille du quartier, m’a offert la maison de Barbie, ce qui était un rêve pour moi. Du coup, ma mère a finalement cédé et m’a offert ma propre Barbie. C’était d’autant plus excitant que je touchais quelque chose d’interdit.
Et des années après, comment a réagi votre mère quand elle a su que vous réalisiez le film Barbie?
ma mère a été à la fois surprise et un peu horrifiée. Elle m’a dit : « Tu fais un film Barbie ? » Du coup, je me suis dit qu’il fallait faire attention à ce que je fasse ! (Rires)
On constate un point commun dans vos films : ils traitent de sujets de société souvent intergénérationnels, avec des relations parents-enfants, comme on a pu le voir avec Ladybird ou Les Filles du docteur March. Des sujets intemporels… C’est important pour vous de laisser une trace ? C’est ce genre de films qui vous touche ?
Est-ce que mes films laisseront une trace ? On ne peut pas le savoir une fois que nous ne sommes plus là… Je ne sais pas ce qui survit ou ne survit pas. Mais c’est vrai que les films ont ce don incroyable de nous faire remonter le temps et de faire revivre des choses extraordinaires parfois oubliées. Notre passage sur Terre est éphémère. Tout évolue très vite. Donc je vois le cinéma comme une transmission. Je ressens un besoin instinctif d’immortaliser un instant, comme les hommes préhistoriques ont eu celui de dessiner sur les murs d’une grotte. C’est ainsi que je perçois les choses. Je relie toujours le plaisir de créer au fait que nous ne sommes sur Terre que de façon temporaire…
Vous voulez en savoir plus ? Découvrez l’intégralité de l’interview de Greta Gerwig, présidente du jury du Festival de Cannes 2024, dans le nouveau numéro d’Entrevue, en vente partout en France…