Comment accompagner les footballeurs pendant le ramadan ?
Pas une année sans polémique en France concernant la période de Ramadan appliquée aux footballeurs de haut niveau. Cette année, cela tombe en pleine trêve internationale. La question du jeûne chez les joueurs musulmans semble crisper dans le contexte des équipes de France. Pas seulement celle de Didier Deschamps, mais aussi chez les plus jeunes.
Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football (FFF), a rappelé ce mercredi dans un entretien au Figaro « le cadre de neutralité » pour que les « sélections fonctionnent correctement ». Plus clairement, aucune pratique du jeûne du Ramadan quand on est avec le maillot bleu.
Le boss de la FFF « veille au respect du principe de neutralité, c’est-à-dire faire en sorte que la religion n’interfère pas sur le sportif », en se reportant à l’article 1 de la Fédération. Sauf qu’à aucun moment jeûner du matin au soir n’est une « démonstration religieuse » ou un « discours religieux ». Interprétation qui fait donc débat parmi les joueurs, au sein des clubs et sur les réseaux sociaux, forcément.
D’autant que la polémique ne semble avoir lieu qu’en France. En Angleterre, les joueurs sont au contraire très minutieusement accompagnés par leurs clubs ou leur sélection afin de maintenir leur niveau de performance. Les sportifs de haut niveau qui jeûnent en période de Ramadan, cela n’a rien de nouveau, en France ou ailleurs. On semble le découvrir depuis quelques années du côté de l’Hexagone…
Gladys Dibling, nutritionniste du sport, s’est confiée au podcast de Formation Football Club : « Cette période de jeûne prive l’organisme de s’alimenter et de s’hydrater. Ça peut ne pas être facile. Il faut donc réaliser un autre accompagnement. Quand on a une attente de résultats, j’exige que mes sportifs me voient avant, pour mettre en place des choses : alimentation, hydratation et sommeil spécifiques. Il ne faut pas faire tout et n’importe quoi au moment de casser le jeûne. C’est un moment de partage, convivial mais il faut aussi calibrer sa période de sommeil. Respecter son corps, être en prévention, être à l’écoute, reporter si besoin, pour ne pas se blesser bien sûr. »
Oui, on peut donc être performant le ventre vide. Les sportifs de haut niveau possèdent une connaissance fine de leur corps, qui est leur outil de travail. Ce sont des athlètes pour qui tous les détails comptent. Et des exemples sont légion concernant des sportifs qui allient Ramadan et performances à très haut niveau. Karim Benzema ou N’Golo Kanté ont toujours pratiqué le jeûne du Ramadan pendant leurs saisons et jamais cela n’a affecté leurs performances.
En basket, lors de ses nombreux déplacements à travers les Etats-Unis pour des matchs NBA, la star des Mavs de Dallas, Kyrie Irving, est accompagné d’un chef personnel afin de se nourrir de plats vegan adaptés, au moment où le soleil se couche. Ses statistiques récentes sont d’ailleurs meilleures en cette période de Ramadan que pendant le reste de la saison : Près de 28 points par match contre un peu plus de 25, et une meilleure adresse au tir…