La plus grande prison du Salvador accueille ses premiers détenus criminels
Le vendredi 24 février dernier, 2000 prisonniers ont été transférés dans une nouvelle prison gigantesque du Salvador. Le président salvadorien, Nayib Bukele, s’est engagé dans la lutte contre les crimes et les criminels depuis son arrivée au pouvoir en 2019. Bien que des ONG déclarent que ses méthodes sont autoritaires et trop violentes, ces mêmes méthodes pour cetter prison du Salvador lui valent une grande popularité auprès de son peuple.
Une prison du Salvador pour purger le mal
C’est la vision qu’avait Nayib Bukele pour ce nouveau complexe pénitencier, comme il le déclare sur son tweet.
Hoy en la madrugada, en un solo operativo, trasladamos a los primeros 2,000 pandilleros al Centro de Confinamiento del Terrorismo (CECOT).
— Nayib Bukele (@nayibbukele) February 24, 2023
Esta será su nueva casa, donde vivirán por décadas, mezclados, sin poder hacerle más daño a la población.
Seguimos…#GuerraContraPandillas pic.twitter.com/9VvsUBvoHC
“Aujourd’hui, à l’aube, en une seule opération, nous avons transféré les 2000 premiers membres de gangs au Centre de confinement du terrorisme (CECOT).
Ce sera leur nouvelle maison, où ils vivront pendant des décennies, mélangés, incapables de faire plus de mal à la population.”
Une guerre que le président salvadorien a déclarée contre le crime. Avant d’ouvrir cette gigantesque prison du Salvador qui s’étend sur 6000 mètres carrés, Nayib Bukele avait déclaré un état d’urgence, au sein duquel les autorités pouvaient arrêter des personnes qu’elles jugeaient suspectes sans mandat d’arrêt. Cet état d’urgence a été responsable de 60 000 arrestations en huit mois.
Ensuite il a déclaré, il y a un an, un état d’exception suite à la journée du 26 mars 2022 pendant laquelle le Salvador a connu 62 homicides en 24 heures.
L’état d’exception est un état dans lequel les garanties constitutionnelles sont suspendues. C’est ce qui lui a permis de purger une grande partie des maras, des gangs armés impliqués dans le trafic de drogue qui règnent sur les grands quartiers.
Depuis le Salvador a connu le taux d’homicides le plus bas de son histoire. Le taux d’homicides a été divisé par quatre, allant de 38 homicides en 2019 à 7 homicides en 2022 pour 100.000 habitants.
Le gouvernement de Bukele semble également être aligné avec la vision de son président. En effet, le président de la justice et de la sécurité, Gustavo Villatoro, déclare le même genre de propos que Bukele sur Twitter.
“Cellule par cellule, nous allons éliminer ce cancer de la société. Sachez que vous ne sortirez plus jamais du CECOT, vous paierez pour ce que vous êtes… lâches terroristes.”
Bukele connaît une grande popularité au sein de son peuple depuis son ascension au pouvoir, qui ne va durer qu’un an encore, car en février 2024 la réélection aura lieu. Nayb souhaite se présenter encore, mais on ne sait pas si son passage est assuré, connaissant l’opposition que montrent les ONG et les autres États.
Une prison du Salvador aux conditions atroces?
Cette célèbre prison du Salvador d’une capacité de 40 000 personnes se trouve à Tecoluca (Salvador), à 74 km au sud-est de la capitale.
La prison gigantesque a nécessité 7 mois de dur labeur ainsi que 3 000 ouvriers pour être construite, selon le ministre des travaux publics.
Ce complexe pénitentiaire occupe 6 000 mètres carrés et est composé de 8 bâtiments qui contiennent chacun 32 cellules. Ces cellules font 100 mètres carrés où le gouvernement envisage de placer 100 détenus par cellule, soit 1 mètre carré par prisonnier.
Les prisonniers devront également travailler pour purger leur peine, en étant soumis au régime le plus sévère, comme le précise le vice-ministre de la justice et de la sécurité. Ils auront 80 couchettes par cellule et seront privés de loisirs et de récréation.
En effet, le président Bukele a déclaré que les anciens présidents avaient permis aux prisonniers d’accéder à des téléphones, des ordinateurs portables, des Playstations et des prostituées.
Les ONG déclarent que les méthodes de Nayib Bukele sont extrêmes et qu’il y a un grand risque de violence au sein de la prison du Salvador. Un universitaire aux États-Unis, Andreu Olivia, déclare que les criminels méritent une seconde chance et que la fonction du système pénitentiaire est de réhabiliter les criminels, non pas de les punir sévèrement.
En tout cas, Bukele et son gouvernement semblent convaincus de leur projet, et le peuple salvadorien semble soutenir cet élan. Reste à voir quelles conséquences, positives et négatives, cette initiative aura sur le pays.