L’humoriste Amber Ruffin a été déprogrammée du dîner annuel organisé par l’Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA), sur fond de tensions croissantes entre la presse et l’administration Trump. L’organisation préfère cette année se passer de spectacle humoristique pour recentrer l’événement sur l’hommage au journalisme.
Une décision motivée par le climat politique tendu
Amber Ruffin, prévue initialement pour animer le célèbre dîner prévu fin avril, avait récemment multiplié les attaques contre Donald Trump, déclarant notamment en février que “personne ne veut” du président à cette soirée. Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir le porte-parole de la Maison Blanche, Taylor Budowich, qui l’a qualifiée sur le réseau X d’« humoriste de seconde zone ».
Face à la polémique, la WHCA a tranché : “Nous n’aurons pas de performance comique cette année”, a indiqué son président Eugene Daniels dans un courriel, relayé par l’AFP. Selon lui, cette décision unanime vise à recentrer le dîner sur la célébration du journalisme, dans un contexte politique particulièrement délicat. “Je veux m’assurer que l’attention soit portée sur le travail exceptionnel de nos collègues, et non sur la politique de la division”, a-t-il justifié. Une décision aussitôt critiquée par la Maison Blanche, qui l’a qualifiée de “dérobade”.
Des relations presse sous haute tension depuis le retour de Trump
Cette annulation intervient alors que les relations entre les médias et la Maison Blanche se sont fortement dégradées depuis le retour de Donald Trump à la présidence en janvier. Dès février, l’administration a retiré à la WHCA son rôle historique dans la gestion des accréditations presse, reprenant le contrôle sur les accès aux événements présidentiels. Une première en près d’un siècle.
Le même mois, l’agence de presse Associated Press s’est vue interdire l’accès au Bureau ovale et à Air Force One. En cause : son refus de se plier à une directive symbolique imposée par la présidence, rebaptisant le golfe du Mexique en “golfe d’Amérique”. AP a depuis porté plainte contre trois membres de l’administration pour violation du Premier amendement, qui garantit la liberté de la presse.