En plein procès, Nicolas Sarkozy a exprimé ce matin dans Le Parisien son exaspération face aux accusations persistantes de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime libyen de Mouammar Kadhafi. Dans une interview accordée à nos confrères, l’ancien président de la République a déclaré :
« M’a-t-on à un moment apporté un élément concret, tangible, une preuve qui démontrerait que j’ai menti ? Tout ce que l’on m’oppose est construit sur de pures hypothèses. On a analysé mon patrimoine, celui de ma femme, de mon ex-femme, de mes enfants. On a épluché les comptes de Takieddine et Gaubert, soit 1 500 pages. On n’a pas trouvé la moindre trace d’argent libyen dans ma campagne. »
« Je démontrerai mon innocence! Ça prendra le temps qu’il faudra, mais on y arrivera ! »
Un procès tentaculaire
Ce cris du coeur intervient en plein procès devant le tribunal judiciaire de Paris. Le parquet national financier a dénoncé un « pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent » qui aurait été conclu en 2005 entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi.
Nicolas Sarkozy est jugé aux côtés de douze autres prévenus, dont ses anciens ministres Claude Guéant et Brice Hortefeux, ainsi que des intermédiaires comme Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri . Les accusations portent sur des faits de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs.
L’affaire a débuté en 2012 avec la publication par Mediapart de documents suggérant un financement libyen de 50 millions d’euros pour la campagne de 2007 . Depuis, l’enquête a mis en lumière des éléments tels que les carnets de Choukri Ghanem, ancien ministre libyen, mentionnant des paiements à Nicolas Sarkozy, ainsi que des flux financiers suspects impliquant des proches de l’ancien président.
Malgré ces accusations, Nicolas Sarkozy continue de clamer son innocence et affirme qu’aucune preuve tangible n’a été apportée contre lui. Il affirme que l’examen minutieux de son patrimoine et de celui de ses proches n’a révélé aucune trace de financement libyen. Le procès est prévu pour durer jusqu’au 10 avril 2025…