Ambiance explosive à Ankara. La capitale turque vient de prolonger l’interdiction de tout rassemblement jusqu’au 1er avril. En cause : une vague de manifestations inédites depuis plus de dix ans, déclenchée par l’arrestation d’Ekrem Imamoglu, le très populaire maire d’Istanbul.
Des milliers de manifestants, étudiants en tête, descendent chaque soir dans les rues d’Istanbul, mais aussi d’Ankara et d’Izmir. Ils dénoncent ce qu’ils considèrent comme un coup de force du pouvoir. Face à eux, la police sort les canons à eau, les gaz lacrymogènes… et les menottes : plus de 1 100 arrestations en six jours.
Le président Erdogan appelle au calme, mais accuse l’opposition de « troubler la paix du pays ». Pendant ce temps, la presse est muselée : dix journalistes ont été arrêtés. L’Europe, la France et l’Allemagne s’inquiètent. Une chose est sûre : la Turquie est entrée en zone de turbulences.