Nouvelle-Calédonie : le directeur de la Sécurité civile suspendu pour suspicion de malversations

Nouvelle-Calédonie : le directeur de la Sécurité civile suspendu pour suspicion de malversations

C’est une onde de choc dans les rangs des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie. Le général Frédéric Marchi-Leccia, directeur de la Sécurité civile et figure emblématique de la gestion des crises sur le territoire, a été suspendu de ses fonctions pour une durée de quatre mois. Une décision prise la semaine dernière par le président du gouvernement, Alcide Ponga, sur fond de soupçons de malversations financières.

Dans la fonction publique, une suspension conservatoire de cette nature ne peut être prononcée qu’en cas de faute grave ou d’infraction pénale potentielle. Autant dire que les faits évoqués sont lourds. Selon les informations de NC la 1ère, les soupçons portent sur des irrégularités financières présumées commises sur plusieurs années. Le procureur de la République, Yves Dupas, a été saisi.

Un audit interne a été lancé par les services du gouvernement. Dès ce lundi 24 mars, les principaux cadres de la Direction de la sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) ont été convoqués. Tous les personnels devront être entendus dans les trois semaines à venir. Si les faits sont confirmés, des sanctions disciplinaires seront envisagées, et la justice prendra le relais.

En attendant, l’intérim est assuré par Victor Lethezer, directeur adjoint de la DSCGR. Il hérite d’une situation sensible, dans un service chargé de coordonner les réponses aux catastrophes naturelles, incendies, ou crises sanitaires. Un service stratégique, soudain fragilisé par le scandale.

Frédéric Marchi-Leccia n’est pas un inconnu du grand public. Sapeur-pompier depuis plus de 30 ans, il a gravi tous les échelons jusqu’au grade de contrôleur général, le plus élevé dans sa profession. Arrivé en 2020 en Nouvelle-Calédonie, en pleine crise sanitaire, il s’était illustré par sa gestion de la pandémie, mais aussi lors des incendies et des cyclones successifs qui ont frappé l’archipel.

Aujourd’hui, c’est une autre tempête qu’il affronte, loin du terrain, cette fois. Une affaire suivie de près dans les milieux administratifs et politiques, tant la Sécurité civile est un pilier essentiel de la protection des populations. Si les accusations se confirment, c’est tout un système de contrôle et de confiance qui sera à repenser.

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