Dans un entretien accordé au Figaro, Marine Le Pen a contesté la vision d’Emmanuel Macron sur la menace que représenterait la Russie pour la France et l’Europe. La cheffe de file des députés du Rassemblement national a repris à son compte les propos de François Fillon, estimant que « le fondamentalisme islamiste reste la première des menaces » et que l’ennemi principal n’est pas Moscou, mais une idéologie qui prospère sur le territoire national. Selon elle, si la Russie peine à avancer en Ukraine après trois ans de guerre, il est peu probable qu’elle représente un danger direct pour Paris.
Marine Le Pen a également dénoncé la position d’Emmanuel Macron sur le conflit ukrainien, l’accusant d’avoir affaibli la souveraineté militaire française tout en prônant aujourd’hui une soumission à l’Union européenne. Elle a critiqué l’arrêt brutal de l’aide américaine à Kiev par Donald Trump, tout en saluant la cohérence du dirigeant américain. Affirmant que le RN serait « le mieux placé » pour dialoguer avec l’ancien président des États-Unis, elle s’est opposée à toute idée d’armée européenne, qu’elle considère comme une tentative de centralisation du pouvoir par Bruxelles.
Enfin, Marine Le Pen a évoqué l’avenir politique de la France, affirmant que de nouvelles élections législatives étaient inévitables et qu’elle souhaitait une dissolution dès que possible. Concernant son propre avenir, elle s’est déclarée confiante face à l’éventualité d’une inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires du RN, estimant qu’elle était innocente. « Quoi qu’il en soit, nous avons une chance incroyable au RN, c’est que nous sommes deux », a-t-elle affirmé en référence à Jordan Bardella, avant d’ajouter avec assurance : « Je serai donc la successeure d’Emmanuel Macron. »