Face à l’augmentation prévue des dépenses militaires, Emmanuel Macron souhaite explorer de nouvelles sources de financement sans alourdir la fiscalité. L’idée d’un recours à l’épargne des Français est ainsi évoquée, alors que le pays compte plus de 6.200 milliards d’euros de placements financiers. Parmi les options envisagées, la création d’un produit d’épargne dédié à la défense, permettant aux citoyens d’investir volontairement dans l’armement national.
Cependant, les banques et les institutions financières restent réticentes à flécher les fonds des livrets réglementés comme le Livret A ou le LDDS vers l’industrie de l’armement. Ces placements, actuellement utilisés pour financer le logement social, susciteraient des problèmes éthiques et juridiques, en plus d’être contraires aux normes européennes en matière d’investissements responsables. L’exécutif semble donc privilégier un nouvel instrument d’épargne volontaire, qui nécessiterait un rendement attractif pour convaincre les épargnants.
D’autres solutions sont également envisagées, notamment un emprunt national, inspiré de ceux réalisés dans le passé pour financer des politiques de relance. Ce mécanisme permettrait à l’État d’attirer des fonds privés en échange d’un taux de rémunération garanti, mais prendrait du temps à mettre en place. Une mesure plus radicale, l’emprunt national obligatoire, a déjà été utilisée par le passé en période de crise, mais semble difficilement envisageable dans le contexte actuel.
Enfin, le gouvernement explore aussi l’idée de mobiliser l’épargne européenne, estimant qu’une grande partie des fonds européens part financer les États-Unis. Emmanuel Macron plaide ainsi pour une réorientation des investissements européens vers les industries stratégiques, y compris la défense. Entre incitations à l’épargne patriotique et solutions financières innovantes, le défi reste entier pour financer l’effort militaire sans peser sur le budget des Français.