“The Brutalist” : Adrien Brody face au cauchemar américain d’un architecte traumatisé

“The Brutalist” : Adrien Brody face au cauchemar américain d’un architecte traumatisé

Le film The Brutalist, troisième long-métrage de Brady Corbet, plonge le spectateur dans l’histoire bouleversante de Laszlo Toth, un architecte juif hongrois rescapé des camps de la Seconde Guerre mondiale, incarné par Adrien Brody. Le récit s’ouvre sur l’arrivée de Laszlo aux États-Unis en 1947, après avoir survécu à l’enfer des camps. Dès son arrivée à New York, la Statue de la Liberté semble incarner une promesse de liberté et de renouveau. Mais bien vite, l’architecte découvre que la réalité américaine est marquée par des obstacles personnels et sociaux auxquels il devra faire face.

Une fois installé en Pennsylvanie, Laszlo trouve une opportunité de se redresser grâce à un mécène, Harrison Lee Van Buren, un industriel fortuné. Ce dernier lui confie la construction d’un imposant centre communautaire, un projet ambitieux qui incarne à la fois la renaissance de Laszlo et l’ambiguïté du rêve américain. Le film, qui s’étend sur plus de trois heures, explore l’ascension de Laszlo en tant qu’artiste et l’hostilité sous-jacente d’une société en reconstruction, toujours empreinte de racisme et d’antisémitisme.

À travers le style brutaliste, qui privilégie les formes épurées et le béton brut, The Brutalist devient la métaphore de l’âme torturée de Laszlo. Le film adopte une approche quasi-documentaire, suivant pas à pas la construction du bâtiment et révélant la manière dont l’architecte utilise cette œuvre pour extérioriser ses douleurs et ses luttes intérieures. Parallèlement, il met en lumière les rapports de domination et de violence que subit l’immigrant, symbolisés par Van Buren, dont le pouvoir se révèle destructeur pour Laszlo et ceux qu’il aime.

La performance magistrale d’Adrien Brody dans ce rôle complexe est au cœur de cette œuvre. Le comédien, vingt ans après son Oscar pour Le Pianiste, incarne avec une intensité rare un homme partagé entre son passé meurtri et ses aspirations créatives. Felicity Jones, dans le rôle de sa femme, ajoute une dimension poignante au film en incarnant une femme handicapée, dont l’amour et la souffrance sont la clé pour comprendre le combat intérieur de son mari.

The Brutalist se distingue également par sa mise en scène soignée et audacieuse, qui oscille entre tension et douceur, pour refléter le cheminement de son personnage principal. L’œuvre interroge ainsi sur le pouvoir de l’art à transcender les souffrances passées, tout en dévoilant la brutalité de l’Amérique d’après-guerre. En exposant les dérives du rêve américain, The Brutalist s’impose comme un film de résilience humaine où la création devient un vecteur de libération.

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