Avec 5 septembre, le réalisateur Tim Fehlbaum plonge au cœur de l’un des événements les plus marquants de l’histoire du sport et des médias : la prise d’otages de onze athlètes israéliens par le groupe terroriste palestinien Septembre Noir, lors des Jeux olympiques de Munich en 1972. Contrairement au film Munich de Steven Spielberg, qui s’intéressait aux représailles du Mossad, 5 septembre adopte le point de vue des journalistes de la chaîne américaine ABC, chargés de couvrir l’événement en direct. Ce huis clos intense met en lumière les dilemmes éthiques et les défis techniques auxquels ces reporters ont été confrontés, entre quête de vérité et sensationnalisme.
Pour offrir une immersion totale, Tim Fehlbaum s’est appuyé sur de nombreuses archives et témoignages d’anciens employés d’ABC, dont Geoffrey Mason, le producteur qui a orchestré la couverture en direct de cette tragédie. À l’époque, la télévision en direct était encore un concept novateur, et la chaîne américaine, fière de pouvoir filmer l’intégralité des Jeux en temps réel, s’est retrouvée face à une situation inédite. Comment retransmettre un tel drame sans sombrer dans le voyeurisme ? Jusqu’où aller dans la diffusion d’images choquantes ? Autant de questions qui résonnent encore aujourd’hui, à l’ère de l’information instantanée et des réseaux sociaux.
Avec un montage nerveux et une esthétique proche des images d’archives, 5 septembrereconstitue avec minutie l’atmosphère de l’époque, faisant revivre aux spectateurs les tensions et l’urgence du moment. Sélectionné aux Oscars 2025 pour son scénario, le film ne se contente pas de raconter un drame historique : il interroge le rôle des médias face aux événements tragiques et leur responsabilité dans la manière de les relayer. Un thriller captivant, aussi percutant sur le fond que sur la forme, à découvrir en salles dès ce mercredi 5 février.