Dans une initiative qui semble plus destinée à garnir les colonnes des journaux qu’à façonner véritablement l’avenir politique de la France, 81 députés du Nouveau Front Populaire (NFP), menés par La France Insoumise, ont lancé une procédure de destitution contre le président Emmanuel Macron. Ce nombre, 81, équivaut à peine à 14% du total des sièges à l’Assemblée nationale, mettant en lumière un effort qui, malgré son bruit, semble manquer cruellement de soutien.
La démarche survient après le refus de Macron de nommer Lucie Castets, la candidate proposée par le NFP, comme Première ministre un geste qualifié par les instigateurs de la résolution de « manquement grave au devoir de respect de la volonté exprimée par le suffrage universel ». Cependant, cette accusation de coup de force antidémocratique pourrait elle-même être vue comme une hyperbole dramatique, surtout quand on considère l’ample majorité requise pour une destitution réussie.
La procédure, ancrée dans l’article 68 de la Constitution, nécessite l’approbation des deux tiers des parlementaires. Vu la réticence même au sein de la gauche, il semble que l’initiative soit vouée à l’échec. La cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot, a beau proclamer que « les positions des uns et des autres ne sont jamais figées », le scepticisme est palpable, même au-delà des rangs des opposants traditionnels.
Le vice-président du RN Sébastien Chenu a résumé le sentiment général en décrivant toute l’affaire comme du « cinéma », anticipant un non-aboutissement. Entre les lignes de cette démarche, on décèle une stratégie peut-être destinée à mobiliser la base insoumise plutôt qu’à engendrer un changement concret à la tête de l’État.
Ainsi, alors que l’Assemblée nationale se prépare à examiner cette proposition, le grand public, lui, pourrait bien n’assister qu’à un nouvel épisode d’une série politique où l’action est promise mais rarement livrée. En effet, au théâtre de la politique française, il semble que cette pièce ne fera pas long feu.