76 Sanctions en une année : La stratégie de bordélisation de La France Insoumise
Ce mardi, la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale a été marquée par un geste provocateur du député de La France insoumise (LFI), Sébastien Delogu. Lors d’une intervention du ministre Franck Riester sur la situation à Gaza, Delogu a brandi un drapeau palestinien. Ce geste a été jugé « inadmissible » par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a prononcé un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal. Après un vote du bureau de l’Assemblée, les députés ont majoritairement approuvé une exclusion temporaire de quinze jours pour Sébastien Delogu, en vertu des dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Réagissant avec désinvolture à cette sanction, Sébastien Delogu a déclaré qu’il se « fichait complètement de la sentence ». Cette attitude incarne la stratégie de « bondérisation » voulue par le mouvement mélenchoniste. Les agissements des députés de La France insoumise (LFI) au sein de l’Assemblée nationale ne sont pas des gestes spontanés, mais le résultat d’une stratégie mûrement réfléchie de « conflictualité », inhérente au mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon. Cette approche vise à marquer une rupture nette entre « le peuple » et une élite politique considérée comme déconnectée des réalités de la vie quotidienne des Français. Mélenchon lui-même a dénoncé le respect des « bonnes manières » comme un outil de la « bonne société » pour maintenir sa domination en renvoyant les autres catégories sociales à une image de sauvagerie et d’animalité.
Un bilan record
Depuis les sept dernières années, LFI a accumulé un impressionnant total de 84 sanctions, dont 76 en 2023 seulement. Ces punitions illustrent l’approche conflictualiste des Insoumis. Par exemple, Thomas Portes a été censuré pour avoir posé le pied sur un ballon représentant le ministre du Travail, Olivier Dussopt, et Aurélien Saintoul a été rappelé à l’ordre pour avoir qualifié ce ministre d’« assassin ». Ces incidents, parmi d’autres, sont emblématiques de la tension permanente qui caractérise les débats, en particulier ceux relatifs à des sujets controversés comme la réforme des retraites.
Un tournant stratégique pour LFI ?
Les événements récents, notamment l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre, semblent avoir incité LFI à ajuster sa stratégie. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon semble amorcer une légère inflexion, passant de la « bordélisation » à une « conflictualisation » moins exacerbée. Toutefois, ce changement reste limité à l’hémicycle, où des figures comme Manuel Bompard et Caroline Fiat adoptent parfois des attitudes plus conciliantes. Malgré cela, dès qu’une caméra s’allume ou qu’un micro est tendu, les Insoumis reviennent souvent à leurs méthodes habituelles d’outrance et de provocation.
Un impact dans les sondages
En difficulté dans les sondages, LFI n’a plus le leadership à gauche. Pour les élections européennes, les sondages sont clairs : le numéro un à gauche est Raphaël Glucksmann (Place publique – PS), qui devance très largement la liste conduite par l’insoumise Manon Aubry. L’attitude des députés LFI, souvent plus semblable à celle d’émeutiers que de parlementaires, vise à capter le vote de la rue. Par le geste de Sébastien Delogu avec le drapeau palestinien, le parti espère certainement remobiliser son électorat musulman, dont 69% avait voté pour Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière présidentielle.