Un récent sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro révèle une profonde méfiance des Français à l’égard d’Emmanuel Macron quant à sa capacité à nommer un gouvernement conforme à leurs attentes. En effet, 74% des sondés expriment leur scepticisme, un chiffre qui grimpe à 89% parmi les sympathisants du Rassemblement national, 86% chez ceux de La France insoumise (LFI), 83% chez les socialistes, et 80% chez les écologistes. Même les électeurs des Républicains (LR), traditionnellement plus proches des positions du président, montrent des réticences, avec 58% exprimant des doutes.
Cette méfiance est exacerbée par la récente décision d’Emmanuel Macron de ne pas nommer Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire (NFP), au poste de Première ministre, malgré la victoire de son camp aux élections législatives. Une décision qui, bien que soutenue par une légère majorité de 53% des Français, a creusé davantage les divisions au sein de l’opinion publique. Tandis que 91% des sympathisants macronistes et 80% des partisans des Républicains saluent ce choix, la gauche exprime une vive désapprobation, avec 86% des écologistes, 84% des Insoumis, et 75% des socialistes s’opposant à cette décision.
Ce climat de défiance est amplifié par l’absence prolongée d’un gouvernement, l’actuel exécutif étant démissionnaire depuis 44 jours, un record sous la Ve République. Face à cette situation, 49% des Français estiment qu’un nouveau Premier ministre devrait être nommé au plus vite, tandis que 48% jugent qu’il est plus important de garantir que le futur gouvernement ne sera pas censuré rapidement après sa nomination. Les sympathisants de Renaissance et des Républicains penchent majoritairement pour la prudence, tandis que les électeurs de gauche souhaitent une nomination immédiate.
En dépit de ces opinions partagées, une écrasante majorité des Français (66%) tient Emmanuel Macron responsable de l’impasse actuelle, contre seulement 22% qui en imputent la responsabilité au Nouveau Front populaire. Le président est donc confronté à une défiance généralisée alors qu’il poursuit ses consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement, avec les noms de Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand qui continuent de circuler pour le poste de Premier ministre.
La situation demeure tendue, alors qu’une manifestation, prévue pour le 7 septembre et soutenue par des organisations étudiantes et lycéennes, ne parvient à mobiliser qu’une minorité de la population, avec seulement 30% de soutien et 7% de participation prévue. Le choix du prochain gouvernement, crucial pour le président, sera donc scruté de près par une population majoritairement sceptique et divisée.