5h-21h : revivez les dernières heures décisives de la campagne présidentielle américaine

Ce mardi 5 novembre 2024, les Américains votent pour choisir leur prochain président dans une élection historique marquée par une forte mobilisation et une polarisation intense entre Kamala Harris, actuelle vice-présidente démocrate, et Donald Trump, ancien président républicain. Avec plus de 240 millions d’électeurs appelés aux urnes, l’enjeu de cette journée dépasse les frontières des États-Unis, observé de près par le monde entier.

Matin : les premiers votes et appel au calme

Dès l’ouverture des bureaux de vote, des files d’attente se sont formées dans tout le pays, témoignant d’une forte affluence. Selon l’Université de Floride, plus de 82 millions d’Américains avaient déjà voté de manière anticipée, un chiffre qui dépasse celui des précédentes élections.

À Philadelphie, en Pennsylvanie, un État clé, les électeurs se montrent particulièrement anxieux et déterminés. Un électeur interrogé a déclaré que « c’est le vote le plus important de notre vie », tandis que d’autres expriment un sentiment de pression face à l’impact de leur choix. La Pennsylvanie, qui fait partie des « swing states », pourrait effectivement basculer d’un côté ou de l’autre, jouant un rôle décisif dans l’issue du scrutin.

Après-midi : incidents techniques et fausses menaces

En milieu de journée, plusieurs incidents ont perturbé le déroulement du vote. En Pennsylvanie, un comté a dû prolonger l’ouverture des bureaux de vote de deux heures en raison d’un dysfonctionnement du logiciel de vote. Cette extension pourrait jouer en faveur des candidats dans cet État très disputé. De plus, en Géorgie, des alertes à la bombe ont entraîné l’évacuation temporaire de deux bureaux de vote, bien que les menaces n’aient pas été jugées crédibles.

En réaction à ces menaces, le FBI a publié un communiqué confirmant que plusieurs des alertes à la bombe provenaient de domaines de messagerie électronique russes, mais que ces alertes étaient pour le moment non crédibles. Le FBI a assuré qu’il travaillait étroitement avec les forces de l’ordre pour sécuriser les bureaux de vote et protéger les électeurs.

Après-midi : les candidats et leur entourage mobilisent les électeurs

Du côté des candidats, Donald Trump a voté en Floride en début d’après-midi, déclarant à la presse qu’il « reconnaîtra le résultat si l’élection est juste ». Il a réaffirmé sa confiance en sa victoire et appelé ses partisans à se rendre massivement aux urnes. Interrogé sur le risque de violence de ses partisans en cas de défaite, il a affirmé qu’il « ne veut aucune violence » et que ses partisans « ne sont pas violents ».

Kamala Harris, quant à elle, a poursuivi ses derniers efforts de mobilisation, notamment en Pennsylvanie où elle a insisté sur l’importance du vote dans cet « État pivot ». Elle a exhorté les électeurs à « sortir voter », en rappelant que le scrutin représente un « point d’inflexion » pour l’avenir du pays. Elle a également souligné les « visions très différentes de l’avenir de la nation » proposées par les deux candidats, appelant à une participation massive.

En parallèle, plusieurs personnalités ont apporté leur soutien public aux candidats. La chanteuse Lady Gaga, par exemple, a exprimé son appui à Kamala Harris lors d’un événement en Pennsylvanie, tandis qu’Elon Musk, PDG de X (anciennement Twitter), prévoit de suivre la soirée électorale aux côtés de Donald Trump en Floride, symbolisant son soutien au candidat républicain.

Fin d’après-midi et soirée : inquiétudes et sécurisation accrue

Alors que la soirée s’avance, les autorités redoublent de vigilance face aux risques de violences. À Washington, la capitale, des barrières anti-émeutes et des blocs de béton ont été installés autour de la Maison Blanche, et plus de 7 000 policiers ont été mobilisés pour prévenir tout débordement. En effet, de nombreux Américains gardent en mémoire les événements de janvier 2021, lorsque des partisans de Trump avaient envahi le Capitole. La ville se prépare ainsi à d’éventuelles réactions, quelle que soit l’issue du scrutin.

Du côté des candidats, Kamala Harris a prévu de suivre la soirée électorale à l’université Howard, à Washington, entourée de son équipe de campagne. Elle a convié quelque 20 000 personnes à cet événement, dont des étudiants qui suivent les cours à distance pour l’occasion. Donald Trump, de son côté, a choisi une salle de convention à Palm Beach, en Floride, pour suivre les résultats avec son entourage proche, dans une soirée fermée au public et très restreinte en termes de presse.

L’enjeu de l’élection : l’incertitude et les « swing states »

Les derniers sondages indiquent un écart infime entre Kamala Harris et Donald Trump, rendant l’issue du vote imprévisible. Selon l’agrégateur de sondages Fivethirtyeight, Harris est en légère avance avec 47,9 % d’intentions de vote contre 46,89 % pour Trump. Cet écart mince rend les « swing states » cruciaux : la Pennsylvanie, la Géorgie, le Michigan, et l’Arizona, parmi d’autres, pourraient basculer à tout moment et influencer l’issue de l’élection.

Certains analystes, comme Melissa Bell, correspondante de CNN, estiment que le scrutin pourrait encore durer plusieurs jours avant d’obtenir des résultats définitifs, en raison du processus de comptage et des possibles contestations. Une égalité en termes de grands électeurs n’est pas à exclure, ce qui mènerait à une résolution par la Chambre des représentants en janvier, dominée actuellement par les républicains.

Conclusion de la journée