528.500 morts en Syrie : le coût humain d’un conflit de 14 ans

Entrevue 1

Près de 14 ans après le début du conflit syrien, le bilan humain est dévastateur. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), plus de 528.500 personnes ont péri depuis le début de la guerre en mars 2011. Parmi les victimes, plus de 181.939 sont des civils, dont au moins 15.207 femmes et 25.284 enfants.

Un conflit meurtrier marqué par des violences massives

Le conflit syrien, déclenché par la répression sanglante d’un soulèvement prodémocratie par le régime de Bachar al-Assad, a pris une tournure internationale avec l’implication de multiples acteurs étrangers et l’afflux de djihadistes. L’année 2024, marquée par la chute du régime Assad le 8 décembre, a vu la mort de 6.777 personnes, dont 3.598 civils (240 femmes et 337 enfants).

Au fil des années, les chiffres accablants ont continué à s’accumuler :

  • En 2023, 4.360 personnes ont été tuées, dont près de 1.900 civils.
  • Depuis 2011, l’OSDH a confirmé la mort de plus de 64.000 personnes dans les prisons du régime, victimes de torture, de négligence médicale et des conditions de détention inhumaines.

Le 8 décembre 2024, une coalition rebelle dirigée par le groupe islamiste radical sunnite Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris le contrôle de Damas, mettant fin à plus d’un demi-siècle de règne du clan Assad. Cette chute historique ouvre une nouvelle ère pour la Syrie, mais les défis restent immenses.

Des blessures toujours visibles

Dans des villes comme Homs et Darayya, les traces de la guerre sont omniprésentes. Des quartiers entiers demeurent en ruines, témoins des bombardements intensifs et des combats acharnés. À Douma, près de Damas, des manifestants ont récemment réclamé des réponses sur le sort de militants disparus depuis 2013, un épisode symbolique des traumatismes encore vifs dans le pays.

Le nouveau gouvernement syrien a promis de garantir la liberté d’expression et de la presse, après des décennies de censure stricte sous le régime Assad. Selon Mohamed al-Omar, ministre de l’Information, l’objectif est de bâtir un paysage médiatique libre et professionnel. Toutefois, les conditions pour atteindre cet idéal restent complexes dans un pays ravagé par la guerre.

Alors que la Syrie amorce une transition, la situation humanitaire reste critique. Environ la moitié des hôpitaux sont hors service, selon l’OMS, et des millions de Syriens dépendent d’une aide internationale. Mercredi, l’Arabie saoudite a lancé un pont aérien humanitaire pour acheminer nourriture, médicaments et abris. Des démarches similaires seront essentielles pour soulager les souffrances d’une population épuisée par près de 14 ans de conflit.

Malgré la chute du régime Assad, la Syrie reste un pays fracturé, confronté à des défis politiques, économiques et sociaux titanesques. La reconstruction, qu’elle soit matérielle ou humaine, prendra des années, voire des décennies.

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