Tout juste nommé Premier ministre, Michel Barnier a livré ce vendredi sa première interview en tant que chef du gouvernement français lors du JT de 20h sur TF1. Cette intervention a été l’occasion pour le nouveau Premier ministre de s’adresser directement aux Français et de détailler sa vision pour le pays dans un contexte politique complexe.

Dès le début de son intervention, Michel Barnier a souligné sa « capacité à négocier » héritée de son expérience en tant que commissaire européen, position essentielle pour lui afin de rassembler une Assemblée nationale divisée. Face à une crise politique qui perdure, il a rappelé l’importance de la collaboration entre les différentes forces politiques et de la concertation avec les partenaires sociaux, notamment pour les questions sensibles telles que la réforme des retraites.

Michel Barnier a ouvert la porte à une « amélioration » de la réforme des retraites, sans pour autant remettre en cause les changements déjà adoptés sous le précédent gouvernement. Il a insisté sur la nécessité de cibler des améliorations pour les personnes les plus fragiles, tout en respectant le cadre budgétaire strict imposé par la situation économique du pays.

Sur la question épineuse de l’âge de départ à la retraite, bien qu’il ait soutenu un report à 65 ans lors de la primaire de son parti en 2021, il s’est refusé à prendre position clairement, affirmant qu’il aborderait cette question avec prudence et pragmatisme devant l’Assemblée nationale et le Sénat dans les semaines à venir.

En matière de politique migratoire, le Premier ministre a réitéré son engagement à maîtriser les flux migratoires, promettant des mesures concrètes pour répondre aux inquiétudes des Français, tout en restant ouvert aux propositions de toutes les parties pour trouver des solutions viables.

Concernant les finances publiques, Michel Barnier a reconnu la gravité de la situation avec un déficit public prévu à 5,6% pour l’année en cours. Il a avancé l’idée d’une « grande justice fiscale » pour mieux gérer et utiliser les fonds publics, soulignant l’importance de relancer la croissance économique à partir des entreprises locales et de l’engagement international de la France.

Ce premier discours de Michel Barnier en tant que Premier ministre a donc été marqué par une volonté de continuité dans l’action gouvernementale, tout en ouvrant la voie à des ajustements ciblés en réponse aux défis immédiats du pays. Il reste à voir comment ses propositions seront accueillies tant par les politiques que par le public dans les jours et semaines à venir.