La Pologne plaide pour le droit d’abattre des missiles russes au-dessus de l’Ukraine

Entrevue 1

Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a exprimé le souhait que la Pologne puisse abattre des missiles russes menaçant son territoire, même lorsqu’ils survolent encore l’Ukraine voisine. Dans une interview accordée au Financial Times, Sikorski a souligné que Varsovie devrait avoir la capacité de se défendre avant que ces projectiles ne pénètrent dans l’espace aérien polonais, réduisant ainsi le risque que des débris tombent sur son sol.

Cette déclaration survient après qu’un drone, probablement un modèle Shahed d’origine iranienne utilisé par la Russie, a pénétré dans l’espace aérien polonais lors de récentes frappes massives contre l’Ukraine. Bien que les radars aient perdu la trace de l’appareil, celui-ci reste introuvable. Ce n’est pas la première fois que de tels incidents se produisent, des missiles russes ayant déjà été signalés sur le territoire polonais par le passé.

Dans ce contexte de tensions accrues, l’armée de l’air polonaise a de nouveau déployé ses avions suite à une nouvelle série de frappes russes en Ukraine. M. Sikorski a rappelé que la protection de l’espace aérien national est une responsabilité constitutionnelle de la Pologne, même en tant que membre de l’OTAN.

Il a également indiqué que l’Ukraine soutient cette approche proactive de défense, déclarant que les autorités ukrainiennes ont donné leur aval à ces opérations en affirmant : « Vous êtes les bienvenus. »

Un haut responsable de l’OTAN, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a cependant souligné que l’Alliance avait pour priorité d’éviter une escalade du conflit avec la Russie. Il a rappelé que l’OTAN n’était pas partie prenante dans le conflit et ne souhaitait pas le devenir. Tout en reconnaissant le droit de chaque pays membre à protéger son espace aérien, il a insisté sur la nécessité de consulter les alliés avant de prendre des mesures susceptibles d’avoir un impact sur l’ensemble de l’Alliance.

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