Transformation et ouverture : Les clés de la gauche selon Carole Delga
Alors qu’elle sera reçue dans quelques heures par le président de la République, Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, a exprimé ses réflexions sur la situation politique actuelle. Dans une interview, accordée au Parisien, elle a commenté le récent rejet de la nomination de Lucie Castets au poste de Premier ministre, tout en appelant à une transformation profonde au sein de la gauche.
Selon Carole Delga, la décision du président de ne pas nommer Lucie Castets est dans son droit, mais elle juge que le prochain Premier ministre doit impérativement provenir du camp de gauche. Elle critique le fait que l’actuel climat politique, qu’elle décrit comme une « traînée de poudre », favorise l’extrême droite et est à l’origine d’une instabilité économique. Delga souligne que les Français, ayant exprimé leur désir d’une rupture avec les politiques injustes et de soutien à la gauche, méritent un gouvernement qui incarne une véritable alternance politique.
Delga a aussi évoqué les récentes tensions entre le Parti socialiste (PS) et le président. Selon elle, Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, aurait dû continuer à dialoguer avec le gouvernement tout en étant exigeant, afin de ne pas cesser la critique des politiques qu’elle juge injustes. Elle préconise une approche axée sur la justice sociale, l’ordre et la transformation écologique pour contrer l’extrême droite.
Sur la question de la candidature de Lucie Castets, Delga affirme que, bien que le président ait le droit de choisir son Premier ministre, il doit le faire parmi les membres du bloc de gauche. Elle appelle la gauche à élaborer un programme concret, avec des axes clés comme la revalorisation des salaires, le retour à l’âge de la retraite à 62 ans, une priorité pour les services publics, et un plan de réindustrialisation. En outre, elle soutient une position internationale claire en faveur de l’Ukraine et d’une solution à deux États pour Israël et la Palestine. Elle plaide également pour une réforme institutionnelle comprenant la proportionnelle, plus de décentralisation et une plus grande participation citoyenne.
Quant aux candidats potentiels pour le poste de Premier ministre, Delga mentionne plusieurs noms, dont Johanna Rolland, Cécile Duflot, Bernard Cazeneuve, Fabien Roussel, Yannick Jadot et Benoît Hamon. Elle a regretté le rejet de la candidature de Laurence Tubiana, soulignant la richesse des talents au sein de la gauche.
En ce qui concerne les tensions internes au sein du PS, notamment les critiques d’Hélène Geoffroy sur une possible rupture, Delga reconnaît les désaccords mais insiste sur la nécessité d’une délibération collective et d’un respect des valeurs républicaines. Elle dénonce également les positions inadmissibles au sein de La France insoumise (LFI), en appelant à un engagement ferme pour les valeurs essentielles de la gauche.
Dans l’ensemble, Carole Delga appelle à une ouverture de la gauche vers des alliances républicaines et à la construction d’un programme politique solide pour relever les défis actuels et futurs.