Dans un entretien paru ce samedi avec Le Parisien, Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement National (RN), a critiqué la répartition des postes clés au sein de l’Assemblée nationale. Bien que le RN soit le plus grand groupe au Palais Bourbon avec 126 députés, il a été exclu des rôles importants par les autres partis politiques.
Marine Le Pen a exprimé sa frustration en déclarant que l’Assemblée est devenue une « zone de non-droit » suite à l’attribution des postes clés. Elle a souligné la déviation de la pratique traditionnelle d’abstention du camp présidentiel lors de l’élection pour la présidence de la commission des Finances, une coutume en place depuis 2007 pour permettre à un membre de l’opposition d’assumer ce rôle. Cette fois-ci, cependant, les membres du bloc présidentiel ont voté pour la candidate de droite Véronique Louwagie, qui a finalement été battue par Éric Coquerel de La France Insoumise.
Marine Le Pen a mis en avant cette incohérence : « La majorité du bloc central ne pouvait pas voter pour elle car, en général, elle ne participe pas au vote de la commission des Finances. Cela démontre surtout qu’il n’y a plus aucune règle à l’Assemblée nationale. »
Malgré le fait que le RN soit le groupe le plus important, l’alliance qu’il forme avec les proches alliés d’Éric Ciotti se classe troisième derrière l’alliance de gauche Nouveau Front Populaire et le camp présidentiel. Contrairement à 2022, lorsque le RN avait obtenu deux vice-présidences à l’Assemblée, cette fois-ci il a été entièrement exclu des postes clés et ne siègera pas au bureau de la chambre basse.
Marine Le Pen a ajouté : « Le sujet, c’est que les Français ont voté aux élections législatives d’une manière très différente qu’en 2022. Et on se retrouve avec Ursula von der Leyen reconduite à la Commission européenne et Yaël Braun-Pivet à l’Assemblée. Donc rien n’a changé, avec ce sentiment que nos électeurs sont quantité négligeable et qu’ils n’ont pas été entendus. »
Ces inquiétudes concernant l’absence de représentation du RN dans les instances de l’Assemblée ont trouvé un écho chez quelques députés d’autres groupes. Laurent Marcangeli, président du groupe Horizons, proche de l’ex-premier ministre Édouard Philippe, a ainsi jugé : « Le principal parti, qui représente environ un tiers de l’électorat, près de 11 millions de suffrages exprimés, n’est pas représenté dans les organismes chargés de faire vivre le Parlement. Cela pose problème. »