L’année 2024 restera gravée dans les annales comme une période marquée par des phénomènes climatiques extrêmes et des records de chaleur, selon un rapport publié lundi par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Cette constatation s’inscrit dans un contexte où les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des sommets inégalés.
« Le changement climatique se manifeste sous nos yeux presque quotidiennement », a déclaré Celeste Saulo, secrétaire générale de l’OMM. « En 2024, des précipitations record, des inondations dévastatrices et des pertes humaines considérables ont plongé des communautés de tous les continents dans le deuil.»
Une année de catastrophes climatiques
Parmi les événements les plus marquants de l’année, l’OMM a recensé des cyclones tropicaux d’une intensité exceptionnelle, notamment dans le département français d’outre-mer de Mayotte, où les conséquences humaines et économiques ont été dramatiques. De nombreux pays ont également été frappés par des vagues de chaleur extrême, avec des températures dépassant plusieurs fois les 50 °C. Ces chaleurs ont alimenté des incendies de forêts dévastateurs, causant des dégâts environnementaux majeurs.
En novembre, l’OMM a indiqué que la température moyenne mondiale de l’air en surface, entre janvier et septembre, était de 1,54 °C supérieure à la moyenne préindustrielle. Cela met à mal les objectifs de l’accord de Paris de 2015, qui visaient à limiter le réchauffement à 1,5 °C, ou au moins à maintenir l’augmentation en dessous de 2 °C.
Antonio Guterres alerte sur l’état d’urgence climatique
Dans son message du Nouvel An, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a qualifié les dix dernières années de « décennie de chaleur meurtrière », exhortant la communauté internationale à « quitter le chemin vers la ruine ». Il a appelé les pays à réduire significativement leurs émissions de gaz à effet de serre et à investir dans une transition énergétique vers les sources renouvelables.
Face à ce qu’il a qualifié d’« effondrement climatique », le chef des Nations unies a insisté sur l’urgence de prendre des mesures immédiates pour prévenir de futures catastrophes.
Perspectives pour 2025 et au-delà
L’OMM prévoit de publier en janvier son bilan détaillé des températures mondiales de 2024, suivi d’un rapport complet sur l’état du climat mondial en mars. Dans le cadre de son 75ème anniversaire prévu en 2025, l’organisation mettra un accent particulier sur l’étude de la cryosphère, comprenant les glaciers, la banquise et les sols gelés, des indicateurs cruciaux pour comprendre les dynamiques climatiques. En outre, une initiative majeure est en cours pour améliorer les services climatologiques et les systèmes d’alerte précoce, essentiels pour faire face aux conséquences croissantes du réchauffement planétaire.
Des experts de 15 organisations internationales, représentant 12 pays, ainsi que des universitaires et des ONG, se sont réunis à Genève en décembre pour travailler sur un cadre d’action coordonné. Leur objectif est de mieux préparer les populations à réagir aux vagues de chaleur extrême, qui devraient devenir de plus en plus fréquentes.
L’année 2024 aura été un avertissement clair : agir contre le changement climatique n’est plus une option, mais une impérative urgence mondiale.