Le Premier ministre François Bayrou et son équipe gouvernementale se réunissent à 10h00 ce vendredi 3 janvier à l’Élysée pour leur premier Conseil des ministres, marqué par un contexte politique délicat. Ce rendez-vous inaugural intervient quelques jours après la nomination du gouvernement, formé suite à la censure du gouvernement de Michel Barnier. Placé sous les signes de la « réconciliation », de « l’action » et de la « stabilité », selon les vœux de François Bayrou, ce Conseil doit poser les bases d’un mandat que le chef du gouvernement espère durable malgré l’absence de majorité parlementaire.
Parmi les dossiers prioritaires, l’élaboration du budget 2025 reste l’enjeu majeur. Tombé avec le précédent gouvernement, le projet de loi de finances devra être négocié dans un climat de compromis pour éviter une nouvelle impasse. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a déjà évoqué des ajustements et d’éventuelles hausses d’impôts limitées pour répondre à la situation de dérapage des finances publiques.
La reconstruction de Mayotte, ravagée par le cyclone Chido, figure également parmi les urgences. François Bayrou a présenté sur place son plan « Mayotte debout » et annoncé des mesures concrètes, telles que le rétablissement de l’électricité et des infrastructures essentielles. Toutefois, le projet de loi d’urgence pour l’archipel, initialement prévu à l’ordre du jour, a été reporté à la semaine prochaine.
Ce Conseil sera également l’occasion d’appréhender les grandes lignes de la déclaration de politique générale que François Bayrou prononcera le 14 janvier devant le Parlement. Cette allocution devrait fixer le cap pour un gouvernement contraint à des alliances fragiles. La France Insoumise a déjà annoncé une motion de censure, tandis que les Républicains et le Parti socialiste adoptent des positions prudentes.
Dans un climat de défiance, François Bayrou mise sur l’expérience de son équipe. Le retour de figures telles qu’Élisabeth Borne (Éducation) ou Manuel Valls (Outre-mer), ainsi que des profils issus de la gauche comme Éric Lombard ou François Rebsamen, illustre sa volonté de rassembler au-delà des clivages. Pourtant, l’équilibre politique du gouvernement reste proche de celui de son prédécesseur, suscitant des critiques sur son manque de renouvellement.
Face aux attentes, Emmanuel Macron a appelé à « travailler et innover plus », tout en laissant François Bayrou gérer la ligne politique de son équipe. Ce premier Conseil, plus politique qu’opérationnel, donnera un aperçu des défis que devra relever un gouvernement en quête de stabilité et de légitimité.
