À partir de janvier 2025, la réforme du Revenu de Solidarité Active (RSA) amorce un virage décisif avec la généralisation de l’inscription des bénéficiaires à France Travail. Une transformation d’ampleur qui ambitionne de rompre avec une fatalité trop longtemps acceptée et de replacer l’insertion sociale et professionnelle au cœur du dispositif.
Une réforme pour en finir avec l’assistanat structurel
Aujourd’hui, 1,84 million de Français perçoivent le RSA, une allocation autrefois conçue pour lutter contre l’exclusion mais qui s’est progressivement muée en piège. Pendant des décennies, l’absence de suivi sérieux et d’exigences envers les allocataires a produit un taux d’exclusion dramatique : plus de 50 % des bénéficiaires sont restés captifs du système pendant plus de quatre ans, sans espoir concret de réinsertion.
Avec la réforme, tous les allocataires – contre seulement 40 % aujourd’hui – seront inscrits automatiquement à France Travail. Ils signeront un « contrat d’engagement », qui définira des objectifs clairs et des activités hebdomadaires d’insertion (entretiens, formations, stages). Ce contrat marque la fin d’une gestion laxiste, au profit d’un accompagnement intensif et individualisé, visant à responsabiliser chacun.
Les nouveaux inscrits passeront par une catégorie d’attente (catégorie G), le temps qu’une orientation approfondie les répartisse dans des groupes d’accompagnement plus ciblés. Une nouvelle catégorie F a également été créée pour regrouper les allocataires nécessitant un accompagnement social intense. Ce pragmatisme organisationnel, loin des logiques administratives opaques, promet une efficacité renforcée.
L’objectif est clair : remettre les bénéficiaires sur le chemin de l’autonomie, tout en mettant un terme aux errements administratifs qui pouvaient prendre jusqu’à six mois pour engager un accompagnement. Désormais, cette étape cruciale sera bouclée en quinze jours.
Travailler pour redonner sens et dignité
L’exigence des 15 à 20 heures d’activités hebdomadaires peut sembler rigoureuse, mais elle incarne une vision ambitieuse de la solidarité. Loin d’être punitive, cette démarche responsabilise les allocataires et leur offre des opportunités concrètes. Selon Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, 90 % des bénéficiaires se disent satisfaits de leur accompagnement, preuve que cette rigueur est perçue comme une chance et non une contrainte.
Les résultats parlent d’eux-mêmes : 54 % des allocataires ayant participé à l’expérimentation en 2024 ont trouvé un emploi, dont la moitié un emploi durable. Ces chiffres confirment que l’activité et l’accompagnement sont des clés pour restaurer confiance et employabilité.
Au-delà de l’impact social, cette réforme s’inscrit dans une logique de gestion vertueuse des finances publiques. À titre d’exemple, dans le département du Nord, la diminution de 20.000 bénéficiaires a généré 180 millions d’euros d’économies annuelles. Une partie de ces gains a été réinvestie dans l’accompagnement, prouvant qu’une politique de responsabilité peut aussi être une politique de prospérité.
Avec un soutien de l’État de 168 millions d’euros, France Travail prévoit de lancer entre 180.000 et 200.000 parcours d’accompagnement intensifs supplémentaires. Ces initiatives soutiennent une souveraineté économique nationale, en réduisant la dépendance à l’assistanat et en rendant les citoyens pleinement acteurs de leur avenir.
Cette réforme du RSA, portée par une vision ambitieuse et pragmatique, dépasse le cadre strict de la politique sociale. Elle incarne un projet patriotique qui redonne à chaque Français la possibilité de s’élever par son propre travail, tout en offrant un cadre d’accompagnement solidaire et efficace. Dans un monde où la souveraineté nationale est souvent mise à mal par des idéologies laxistes, cette réforme trace un chemin résolument français : celui de la responsabilité partagée, du respect des efforts, et de la fierté retrouvée.