Ce mardi 7 janvier marque le dixième anniversaire de l’attentat terroriste perpétré par les frères Kouachi contre la rédaction de Charlie Hebdo, un drame qui avait coûté la vie à 12 personnes.
Pour commémorer cet événement, l’hebdomadaire publie un numéro spécial incluant un sondage réalisé par l’Ifop pour la Fondation Jean Jaurès. Ce sondage analyse l’évolution des perceptions des Français sur la liberté d’expression, la satire et les dessins de presse.
Selon l’enquête, 76 % des Français estiment désormais que la liberté d’expression, y compris le droit à la caricature, est un droit fondamental. Par ailleurs, seuls 24 % des sondés considèrent aujourd’hui qu’il ne faut pas tout autoriser au nom de la liberté d’expression, contre 35 % en 2012.
Malgré ce soutien global à la liberté d’expression, des différences apparaissent selon les générations. Ainsi, 32 % des moins de 35 ans jugent qu’il est nécessaire d’encadrer plus strictement la liberté d’expression et la caricature, tandis que cette opinion est partagée par seulement 21% des 35-64 ans.
La loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui garantit la possibilité de critiquer ou de tourner en dérision les religions, bénéficie d’un soutien accru. En 2025, 62 % des Français s’y déclarent favorables.
Par ailleurs, plus de la moitié des sondés (55%) estiment que la presse en France est libre et soutiennent que Charlie Hebdo n’avait pas à s’autocensurer lorsqu’il a publié, en 2006, des caricatures du prophète Mahomet.
Depuis janvier 2015, les caricatures et dessins de presse ont pris une nouvelle importance pour certains Français : 19 % déclarent leur accorder davantage d’attention, tandis que 67 % disent leur accorder une importance inchangée et 14 % une moindre considération.
Pour les auteurs de l’étude, ces résultats vont à l’encontre de l’idée reçue selon laquelle la société française deviendrait moins tolérante vis-à-vis de la satire ou plus réfractaire à rire de sujets sensibles.
