Relancer les relations UE-Royaume-Uni : Keir Starmer rencontre Ursula von der Leyen

26 septembre, 2024 / Entrevue

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé qu’il rencontrera la semaine prochaine Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, pour relancer les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, près de cinq ans après le Brexit. Cette rencontre, prévue à Bruxelles, vise à redéfinir les liens entre Londres et l’UE après les tensions accumulées sous les gouvernements conservateurs précédents.

Sur son compte X, Starmer a exprimé son souhait de « renouveler les relations » avec le continent, en déclarant vouloir faire du Brexit « un bénéfice pour le peuple britannique ». Depuis son arrivée au pouvoir il y a moins de trois mois, le Premier ministre travailliste cherche à instaurer un climat plus coopératif avec les partenaires européens, marquant une rupture avec les approches plus antagonistes de ses prédécesseurs.

Un sujet majeur de discussion sera la relance de la mobilité des jeunes entre l’UE et le Royaume-Uni. Bruxelles a proposé un accord permettant aux jeunes de 18 à 30 ans de séjourner jusqu’à quatre ans dans le pays de leur choix, une initiative qui avait été rejetée par l’ancien gouvernement conservateur. Keir Starmer, cependant, reste prudent vis-à-vis de cette proposition, soucieux d’éviter toute réintroduction de la libre circulation, un principe au cœur du Brexit.

Cette volonté de coopération avec l’UE s’inscrit dans un contexte politique difficile pour Starmer, dont les premiers mois à Downing Street ont été marqués par une série de défis. Au congrès annuel du Parti travailliste, qui s’est tenu à Liverpool le 24 septembre 2024, le Premier ministre a détaillé sa vision pour « reconstruire le Royaume-Uni » après 14 ans de gouvernance conservatrice. Il a évoqué les crises qui continuent de peser sur le pays, notamment la crise du coût de la vie, l’effondrement des services publics et les tensions sociales exacerbées par les émeutes racistes.

Starmer a souligné les premières réalisations de son gouvernement, telles que la levée de l’interdiction des éoliennes terrestres, la création de « Great British Energy », et la mise en place d’une unité de sécurité frontalière. Il a également promis un projet de loi pour renforcer les droits des locataires. Malgré ces avancées, il a prévenu que la tâche serait longue et que le budget prévu pour le 30 octobre serait « douloureux », tout en affirmant qu’il prendrait les décisions nécessaires pour remettre le pays sur pied.

Dans son discours, le Premier ministre n’a pas manqué de critiquer ses prédécesseurs conservateurs, les rendant responsables de l’état actuel du Royaume-Uni. Il a pointé du doigt la surpopulation carcérale, les services publics en crise, et la gestion économique désastreuse qui a laissé les finances publiques à sec. Il a également abordé la question de l’immigration, affirmant qu’il n’y avait pas de « solution miracle » pour lutter contre l’immigration illégale, tout en appelant à une approche réaliste et pragmatique.

Malgré une certaine déception de la part de certains Britanniques, exprimée dans un sondage YouGov montrant que 23 % des électeurs espéraient plus du nouveau gouvernement, Starmer semble avoir convaincu les militants travaillistes présents à Liverpool. Il reste déterminé à redonner confiance aux citoyens, même si les réformes à venir nécessiteront des sacrifices à court terme pour restaurer l’économie et les services publics du Royaume-Uni.