Programme du Nouveau Front Populaire : Réformes fiscales et redistribution des richesses

19 juin, 2024 / Entrevue

Dans une rupture nette avec les politiques des sept dernières années sous Emmanuel Macron, le Nouveau Front Populaire présente un ambitieux programme économique axé sur la relance et la redistribution des richesses. Prévu pour être adopté le 4 août à l’Assemblée nationale, ce projet de loi de finance rectificative vise à instaurer une politique fiscale jugée plus juste par la coalition de gauche.

L’une des mesures phares annoncées est une refonte profonde de l’impôt sur le revenu. Inspirée du projet de La France Insoumise, cette réforme introduirait jusqu’à quatorze tranches d’imposition, augmentant la progressivité pour les revenus élevés tout en allégeant la charge fiscale des ménages gagnant moins de 4 000 euros par mois, touchant ainsi 92% des Français. Selon les estimations, cette mesure pourrait générer des gains fiscaux annuels de 4,7 milliards d’euros.

Parallèlement, le Nouveau Front Populaire entend rétablir l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), promettant des recettes doublées par rapport à sa version réformée sous le précédent gouvernement. La nouvelle formule de l’ISF viserait à rendre l’impôt plus progressif sans modifier nécessairement les seuils actuels, une initiative soutenue par des économistes comme Thomas Piketty.

Une autre proposition clé concerne la réforme de l’héritage, avec l’introduction d’une imposition plus sévère pour les successions importantes, malgré une impopularité généralisée selon les sondages. Cette mesure, tout comme le rétablissement de l’ISF, vise à réduire les inégalités de richesse en France.

En outre, le programme du Nouveau Front Populaire prévoit l’abolition de la « flat tax », un prélèvement critiqué pour ses avantages accordés aux hauts revenus sur les gains en capital. En lieu et place, le parti propose de réinstaurer l’ »exit tax », initialement créée pour dissuader l’exil fiscal des grandes fortunes, mais réduite sous le mandat précédent.

Ces réformes fiscales sont défendues comme des mesures indispensables pour financer les programmes sociaux ambitieux du NFP, bien que critiquées pour leur potentiel impact sur la croissance économique selon certains analystes. En réponse aux estimations divergentes sur le coût global du programme, la gauche affirme compter sur une croissance économique soutenue pour compenser les dépenses projetées.

Alors que la campagne électorale s’intensifie, le NFP affiche sa détermination à mettre fin à ce qu’il considère comme une politique fiscale injuste et à restaurer les principes de solidarité et de redistribution des richesses en France.