Le père du kamikaze du Bataclan : « Si j’avais su, je l’aurais tué avant ! »
Ce mercredi matin, l’identité du troisième kamikaze du Bataclan a été dévoilée : il s’agit de Foued Mohamed-Aggad, originaire de Strasbourg faisant parti d’un groupe de jeunes partis en Syrie en 2013. Le Parisien a rencontré le père du djihadiste qui s’est confié sur la radicalisation de son fils.
Il l’a appris ce matin dans les médias… Saïd Mohamed-Abbag est « sous le choc » même s’il savait que son fils était radicalisé : « Il nous avait menti, faisant croire qu’il partait en vacances, pour se rendre en fait en Syrie il y a deux ans, se souvient Saïd. Depuis 2013, je n’en dormais plus. » Ce père de famille ne pensait pas que son fils serait l’un des trois kamikazes du Bataclan imaginant plutôt que Foued « mourrait en Syrie ou en Irak, pas qu’il reviendrait pour ça ».
Saïd confie également qu’il a eu des nouvelles de son fils il y a quatre ou cinq mois, par Skype, tout en avouant que les relations père-fils avaient disparues : « Ce n’était plus lui, c’était une autre personne avec qui je parlais. Quelqu’un à qui on avait lavé le cerveau. Ça ne servait plus à rien de communiquer. »
Rien ne laissait, pour l’habitant de Strasbourg, que Foued Mohamed-Aggad se ferait sauter dans la salle de spectacle parisienne : « C’était un enfant calme », se souvient son père, « il est né ici, a grandi en France, a été scolarisé en France ». En 2013, comme son frère Karim aujourd’hui incarcéré depuis son retour de Syrie en 2014, Foued se laisse pousser la barbe et commence à faire sa prière.
Mais c’est impuissant que Saïd apprend que son fils est parti en Syrie, en compagnie de dix autres Strasbourgeois : « Il vivait avec sa maman, jen e l’avais pas sous mon toit. Je ne pouvais rien faire. » Le père de famille confessera également : « J’aurais préféré qu’il meurt là-bas plutôt qu’ici. Quel être humain peut faire ce qu’il a fait ? Si j’avais su qu’il commettrait un jour une chose comme ça, je l’aurais tué avant. »