Baccalauréat : des oraux de rattrapage reportés pour cause de Ramadan ?

05 juillet, 2016 / Jerome Goulon

Pour concilier l’Aïd-el-Fitr, qui marque la fin du Ramadan, et le début des oraux du Baccalauréat, la Maison des examens a proposé de reporter certaines épreuves au lendemain pour les élèves concernés. Une nouvelle qui provoque la polémique, certains dénonçant une atteinte à la laïcité.

 

Faut-il aménager les épreuves du Baccalauréat en fonction des pratiques religieuses ? Suite à de nombreuses sollicitations, la Maison des examens en Île-de-France a pris une initiative qui fait grincer des dents : la date de l’Aïd-el-Fitr, marquant la fin du Ramadan, étant célébrée mercredi 6 juillet, l’administration offre la possibilité aux élèves musulmans concernés de reporter leur épreuve au lendemain.

Pour devancer la polémique, le directeur de la Maison des examens s’est exprimé : « Depuis une dizaine de jours, nous avons été sollicités par des chefs de centres d’examens, qui s’interrogeaient sur la conduite à tenir pour les candidats ou les interrogateurs qui demanderaient à bénéficier de l’Aïd-el-Fitr. Pour répondre à cette demande, on a rappelé la réglementation applicable, le 30 juin ». En effet, une circulaire de la fonction publique datée du 10 février 2012 précise que l’Aïd-El-Fitr fait partie des fêtes religieuses où une autorisation d’absence peut être accordée par les enseignants. 

Cette note, adressée le 30 juin aux proviseurs de lycées des académies de Paris, Versailles et Créteil est d’ores et déjà contestée par l’Union des familles laïques et le syndicat de chefs d’établissement le SNPDEN-Unsa. De leur côté, c’est la circulaire du 18 mai 2004 sur le port des signes religieux qui doit s’appliquer : celle-ci indique que l’institution scolaire « doit prendre les dispositions nécessaires pour qu’aucun examen ni aucune épreuve importante ne soient organisés le jour de ces grandes fêtes religieuses« .

Outre le côté religieux, une impossibilité pratique se profilerait, comme le précise Philippe Tournier, proviseur de lycée et secrétaire général du Syndicat national des personnel de direction de l’Éducation Nationale (Snpden). « Ce genre de note peut crée une belle pagaille« , précise-t-il, jugeant « inconcevable » de faire le tour des élèves pour déterminer les effectifs liés à l’Aïd.